Des bâtisseurs de l’Europe à Rome et à Nantes
Il y a soixante ans, le 25 mars 1957, les Ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs signent à Rome les Traités instituant la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom).
Après 9 mois de négociations, la cérémonie est organisée de manière solennelle par les autorités italiennes, à Rome, ville chargée d’histoire.
L’événement se déroule au Capitole, dans la salle des Horaces et des Curiaces, héros de l’histoire antique qui s’étaient entretués au cours d’un sanglant combat. Quel meilleur symbole pour la conclusion d’un acte qui scelle la réconciliation définitive entre les ennemis d’hier ?
Parmi les personnalités et représentants des gouvernements, on reconnaît Konrad Adenauer et Walter Hallstein pour l’Allemagne, Maurice Faure et Christian Pineau pour la France, accompagnés de Jean Monnet, acteur central et décisif de la construction européenne dès ses débuts. Paul Henri Spaak et Jean Charles Snoy représentent la Belgique, Antonio Segni et Gaetano Martino l’Italie, Joseph Bech et Lambert Schaus le Luxembourg, Johannes Linthorst Homan et Joseph Luns les Pays Bas.
Le Centre Culturel Européen existe à Nantes depuis l’année 2000 sous forme associative et fédérative. Il est né de la volonté de ses fondateurs de promouvoir à Nantes l’Europe par ses cultures.
Jean Paul Barbe engage les négociations avec Serge Renaudin, Président de l’Université, ainsi qu’avec l’Ambassade d’Allemagne pour la création du CCFA en 1993, avec le soutien de Jean Marc Ayrault, Maire de Nantes. Marc Chateigner joue rapidement un rôle fondamental, notamment lors de la recherche de locaux en 2000.
Une vision bilatérale de l’Europe (franco-allemande au départ) ne pouvait satisfaire pleinement les fondateurs du CCFA. Ils militent pour aboutir à l’extension que l’on connaît aujourd’hui du CCE, en associant progressivement les cultures italienne en 1999, espagnole en 2001, britannique en 2004. Dans leur diversité, elles participent à la mosaïque d’une culture européenne.
Jean Paul Barbe se souvient, certains acteurs restent associés à la fondation des centres culturels binationaux, Nicolina Francavila pour le centre italien, Dolores Thion et Loïc Fravalo pour le centre espagnol, Brian Graham et Paul Lees pour le centre britannique.
Le CCE compte actuellement plus de 1000 adhérents. Ils témoignent de l’investissement des citoyens dans le projet européen. Car en effet, l’Europe ne se décrète pas, elle doit commencer par se vivre au quotidien. Si les Nantais connaissent les langues européennes, s’ils sont initiés aux diverses cultures européennes, la Métropole saura attirer et recevoir l’Europe à Nantes.
Anne Plaud